• Pompiers : le coût des missions par département

    Pompiers : le coût des missions par département

    Une intervention des pompiers boulevard Malsherbes.

    En fonction du budget alloué par chaque conseil général, «Le Figaro» a calculé le prix des interventions d'urgence. Dans le Sud, les feux de forêt coûtent cher.

    L'éclat de voix du général Joël Prieur, la semaine dernière, n'était pas passé inaperçu. Las de voir ses hommes contraints à des déplacements relevant de la «bobologie», le patron de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris avait envisagé de facturer aux personnes secourues tout déplacement abusif ou dénué d'urgence. Une sortie justifiée par un nombre d'appels et d'interventions à saturation qui avait fait naître un début de polémique.

    Lundi encore, le député varois Georges Ginesta, rapporteur spécial pour la Sécurité civile, a appelé les pompiers à «ne pas oublier qu'ils sont un service public payé par l'impôt, et donc par les Français. S'ils ne veulent plus répondre à certains appels, alors il faudra diminuer les effectifs dans les casernes.» a lancé l'élu au Figaro. Depuis le début des années 2000, et la mise en place de la départementalisation, les pompiers ne sont pourtant pas trop de 250 000 (dont 4/5 de volontaires) pour répondre aux quatre millions d'interventions (soit 11 000 missions par jour) venant en aide aux Français.

    Mais cela a un coût : en 2007, 5 milliards d'euros ont été injectés dans les services départementaux d'incendies et de secours, auxquels il convient d'ajouter un milliard dans le budget de l'État. «Il s'agit d'un budget supérieur à celui du ministère de la Culture, de l'Agriculture, des Affaires étrangères, et presque équivalent à celui de la Justice», ne manque pas de rappeler Georges Ginesta, député UMP du Var. Une manne financière que se répartissent les conseils généraux, d'autant plus importante que le nombre de sapeurs-pompiers ne cesse de gonfler.

    D'un département à l'autre, les enveloppes varient considérablement, le Nord se taillant la part du lion avec 144 millions d'euros, soit six fois plus que la Corse-du-Sud. Pour la Gironde, le Rhône et les Alpes-Maritimes trois départements qui disposent en moyenne de 4 620 pompiers , le budget est tout aussi confortable. Pour l'île de Beauté, aux prises chaque été avec des incendies ravageurs, la somme peut paraître dérisoire. Selon nos calculs, effectués sur la base des données 2007 de la Direction de la défense et de la sécurité civiles, c'est de surcroît là-bas que les secours sont les plus onéreux : 185 euros par an pour mille habitants. «La période estivale coûte cher aux contribuables, note la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, mais la Corse bénéficie en saison des renforts du continent. L'hiver, lui, est plus calme».

     

    Les secours aux victimes

    Les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, la Gironde, le Gard et le Var suivent de près. Mais une constante demeure partout sur le territoire : si la lutte anti-incendies comprend les missions les plus longues et les plus chères en termes de matériels, elle ne représente jamais plus de 10 % de l'activité annuelle des pompiers. En revanche, le secours à victime concerne plus de la moitié des interventions (62 % en moyenne), soit 2,5 millions de sorties par an. De quoi justifier le coût des secours en Seine-et-Marne (90 euros par an pour mille habitants) qui, à effectifs de pompiers équivalents, bénéficie d'un budget 1,7 fois supérieur à celui de l'Hérault.

    Dans le cas présent, le volume financier se trouve être directement lié à la population défendue. «Le territoire à couvrir est immense, précise-t-on au SDIS 77. Presque la moitié de l'Ile-de-France». Mais il faut aussi, parfois, composer avec des facteurs tout simplement humains. Avec un coût pour mille habitants de 121 euros par an, les Alpes-Maritimes payent le prix des exigences d'une population «vieillissante, et qui a le réflexe du 18 assez facile».

    Pas de quoi alléger le standard des pompiers qui, dans certains départements, n'hèsitent pas à conseiller aux habitants à se tourner vers un plombier dès lors que leur lave-linge inonde la cuisine, ou vers une société spécialisée pour déloger un nid de guêpes.


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